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ELLE VIENT D’OÙ ? HISTOIRE DE LA BABOUCHE

Ci-dessus : babouches et djellabas au marché de Fès, 1932

Dans sa version originelle, la babouche est une chaussure en cuir originaire d’Afrique du Nord (Maroc). Son bout, pointu, est retourné vers le haut (Aladin, vous voyez…?). Elle présente la particularité, comme la mule, de laisser le talon libre et de recouvrir le pied, comme la décrit son appellation persane, « papush » ; « pa », le pied et « push », couvrir. Originellement portée par les hommes, c’est une chaussure plate, à fine semelle, qui ressemble à une pantoufle.

Si son origine semble persane, on l’associe au Maghreb, dont elle est un accessoire des costumes traditionnels depuis plusieurs siècles. Les bédouins les portent dans le désert équipées d’oreilles qui permettent de les attacher comme les chaussures classiques. Les sédentaires urbains, eux, l’adoptent dans sa version lâche, sans attache – celle qui a récemment fait son incursion dans le monde de la mode. Également appelée « belgha », elle resta longtemps l’unique chaussure d’intérieur des hommes comme des femmes, sans distinction de classe sociale.

Dès le 16ème siècle, les babouches ornent les pieds des nobles – femmes mais aussi hommes -, avides d’exotisme dans l’élan des grandes explorations. Elle se coquettise, ornée de tissus colorés, de broderies élaborées et de perles précieuses. Sous sa forme « mule » orientalisée, elle se dresse sur un petit talon. Alors réservée à l’intimité, cette babouche de la Renaissance se porte à l’intérieur, avec des robes de chambre elles aussi inspirées de l’Orient, répondant à leur opulence en adaptant leurs nuances, leurs riches étoffes de soies et leurs détails dorés.

C’est à Marrakech (Maroc), épicentre du savoir-faire ancestral du tannage de cuir – que le pays a inventé, donnant son nom à la « maroquinerie » -, qu’on acquiert les spectaculaires babouches traditionnelles, souvenir depuis toujours convoité par les touristes. Elles sont, comme par le passé, confectionnées en cuir de chèvre ou de mouton, issues, pour les modèles haut de gamme, des prestigieuses tanneries de la Medina Boujloud de Fès.

Si la babouche marocaine diffère sensiblement d’une région à l’autre, tant par sa forme que par ses motifs, elle reste aujourd’hui portée par les anciens et lors de cérémonies de mariages ou fêtes religieuses, au cours desquelles le costume traditionnel est de rigueur, avec djellaba et babouches.

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